
L’intelligence artificielle transforme en profondeur la fonction RH. Automatisation des tâches répétitives, tri instantané de CV, détection de signaux faibles dans la gestion des talents… Les algorithmes s’invitent dans toutes les sphères du métier. Mais dans cette révolution, une question essentielle demeure : comment les DRH peuvent-ils tirer parti des machines sans déshumaniser leur mission ? Autrement dit, comment créer une fonction RH « augmentée » qui combine le meilleur de l’humain et de la technologie ?
L’IA, un formidable levier… à condition de bien la cadrer
Selon un rapport de Gartner, d’ici 2025, plus de 50 % des entreprises utiliseront une forme d’IA dans leurs processus RH, que ce soit pour le recrutement, la formation ou la gestion de la performance.
Source : https://www.sigma-rh.com/fr-fr/blog/les-tendances-rh-a-surveiller-cette-annee/
L’IA permet, entre autres :
- de réduire considérablement le temps de traitement des candidatures,
- d’améliorer l’expérience collaborateur avec des chatbots RH disponibles 24/7,
- ou encore d’anticiper les risques de départ grâce à l’analyse prédictive.
Mais elle comporte aussi des risques réels : biais dans les données, opacité des algorithmes, décisions perçues comme déshumanisées… Le DRH augmenté ne doit donc pas se contenter d’implémenter de la technologie : il doit en comprendre les limites, les impacts et les implications éthiques.
Le facteur humain : irremplaçable dans certaines dimensions
L’IA excelle dans la gestion de données, pas dans l’intelligence émotionnelle ou la lecture fine des dynamiques humaines. Les soft skills restent au cœur de la pratique RH. L’écoute, la médiation, la gestion des conflits, l’accompagnement des transitions professionnelles… Ces dimensions ne peuvent être déléguées à une machine.
Un exemple marquant : lors d’un entretien de sortie, un algorithme peut détecter les mots-clés d’insatisfaction. Mais seul un RH humain pourra comprendre les nuances émotionnelles, détecter ce qui n’est pas dit, et ajuster sa posture pour apaiser la situation.
Trouver le juste équilibre : les clés du RH augmenté
Voici quelques pistes pour un équilibre durable entre humain et IA dans la fonction RH :
🧭 1. Associer, ne pas opposer
La posture du DRH augmenté consiste à utiliser l’IA comme outil d’aide à la décision, pas comme un remplaçant. L’humain garde la main, la machine éclaire son jugement.
📊 2. Former les RH à l’IA
Trop de professionnels RH subissent encore la technologie. Il est temps de les former à comprendre les outils, à questionner les résultats, à repérer les biais. Ce n’est pas une compétence technique, c’est une posture critique et stratégique.
🧠 3. Développer les compétences relationnelles
Plus l’IA prend en charge les tâches opérationnelles, plus les RH doivent muscler leurs compétences humaines : communication, empathie, écoute active, négociation… Ces qualités deviennent le cœur de leur valeur ajoutée.
🔍 4. Évaluer en continu l’impact de l’IA
Un DRH augmenté met en place des indicateurs pour mesurer l’effet des outils IA sur l’équité, l’inclusion, la satisfaction collaborateurs, etc. L’objectif ? Ajuster les usages en fonction des retours terrain.
🌐 Conclusion : une fonction RH plus humaine grâce à l’IA ?
Et si, paradoxalement, l’IA permettait aux RH… de redevenir plus humains ? En libérant du temps, en rendant les process plus justes, en apportant une vue d’ensemble, elle peut réenchanter la fonction RH, à condition qu’on lui impose un cadre éthique fort.
La clé n’est pas dans le remplacement, mais dans l’alliance. L’humain pour le sens, la machine pour la puissance. Le DRH de demain ne sera ni un robot, ni un nostalgique du tout-humain. Il sera augmenté — et conscient de sa responsabilité.


