Agendas surchargés, stress, fatigue, conviction que l’on est né(e) avec une « quantité d’intelligence » immuable, impression que l’on est trop âgé(e) pour apprendre ou pour mémoriser de nouvelles choses : les avancées dans les neurosciences nous disent tout l’inverse ! Elles démontrent que – quel que soit l’âge et les conditions de vie de l’ « élève » – de nouveaux apprentissages sont toujours possibles. Surtout, lorsque ces apprentissages sont prodigués « sur mesure ».
Plus on se sert de son cerveau de façon diversifiée, plus il y a création de nouvelles connections synaptiques entre les 86 milliards de neurones dont dispose, en moyenne, un être humain. En clair : plus on active nos cellules grises, plus on devient malin. Une vraie belle nouvelle et aussi une aubaine, tant pour le salarié qui veut évoluer, que pour l’entreprise qui l’emploie et qui est sensible aux particularités de chacun des employés.
Entre le « E-Learning» (apprentissage en ligne, sur Internet), le « Blended Learning » (mélange d’une formation en ligne et d’une formation classique), ou la formation présentielle (le fait d’assister physiquement à un cours), les possibilités sont nombreuses, dans le monde de la formation 2.0. , pour doper les connaissances des salariés.
Voici cinq astuces :
1) Répétition – mémorisation.
Plus une information est répétée, mieux elle est mémorisée. En effet, les connections neuronales font solidifier la mémorisation à long terme. Une métaphore ad hoc serait celle du sentier qui se forme là où marchent régulièrement des promeneurs. Il faut savoir que s’il y a association entre connaissances déjà acquises et informations nouvelles, l’apprentissage sera encore plus profond : l’apprenti va s’améliorer, en assimilant les corrections proposées par le/la formateur.trice, en temps réel. Il faut donc que celui/celle qui donne la formation commente en direct l’action de l’apprenant (e).
2) Imitation – exit le « 505 » !
Qui n’a jamais ouvert la bouche, alors que bébé s’exerce à manger à la cuiller ? Apprendre en observant ce que fait l’autre est une capacité liée à la présence, dans notre cerveau, de « neurones miroir ». D’une façon générale, les neurones miroir nous permettent de créer, dans notre tête, des images motrices qui correspondant à l’action telle qu’elle serait réellement effectuée : ainsi, en visualisant mentalement une action, on apprend à la réaliser. C’est ce qui se passe avec bébé qui imagine mentalement l’image de la cuiller entrant dans sa bouche, en observant/imitant la personne qui le fait.
Bilan : montrez l’exemple, impliquez davantage les managers. En général, l’implication d’un manager dans la formation de ses collaborateurs correspond au fameux « 505 » : 5 minutes de parlote, avant la formation ; 0 minute pendant la formation et 5 minutes de discution après. Or, en étant solidaire dans l’apprentissage de son salarié, le manager promeut un apprentissage efficace, par l’exemplarité. Impliquez-vous !
3) Concentration – des pauses toutes les 15 minutes
Si on est attentif, on apprend mieux. Ce n’est pas un scoop. Mais les neurosciences nous apprennent que le cerveau consomme une énergie importante et n’est capable de maintenir son attention maximale (ondes bêta ou gamma) pendant seulement 12 à 15 minutes. Au-delà de ce quart d’heure fatidique, le cerveau baisse sa fréquence en produisant des ondes alpha, pour se ressourcer. En clair : prévoyez régulièrement des intermèdes, pendant vos formations, même s’il ne s’agit que de quelques secondes de silence…
4) Plus c’est agréable, plus c’est assimilable
On l’a dit plus haut : plus une info est répétée, mieux elle est mémorisée. Mais attention toutefois à ne pas obtenir l’effet inverse, en ennuyant votre apprenti(e) et en le/la soumettant à une sensation de pénibilité qui freinera son apprentissage, tout comme le premier baiser sera, pour beaucoup de gens, un souvenir bien plus profondément ancré, que ne le sera le 50e baiser. L’émotion est un important facteur mnésique.
Pour apprendre, le cerveau fonctionne selon deux circuits : celui de la punition (ennui, douleur…) et celui de la récompense (plaisir, satisfaction…). Moralité : dans un processus pédagogique, plus le/la formateur-trice s’attache à faire ressentir à ses apprenant(e)s des émotions agréables, plus il/elle suscitera chez ces dernier.es l’envie d’apprendre. Moralité : soyez créatifs, suscitez la curiosité de vos élèves et mettez en place des processus de motivation : récompenses, feedbacks positifs, surprises. Parce que, sans créer chez l’apprenant (e) le « désir de faire » (et donc l’envie de « changer », en apprenant de nouvelles choses), il ne se passera rien, dans votre cours.
5) Mobiliser les sens = mieux apprendre
Une information est d’abord un stimulus (un son, une image, un mot…), capté par un de nos sens. Ce stimulus sera transformé en influx nerveux, acheminé au cerveau, qui va décoder le message. Or les neurosciences nous apprennent que plus nombreux sont les sens mobilisés, plus l’apprentissage est efficace. Bilan : n’hésitez pas à mettre sur pied des cours mobilisant le plus de sens possible : les expériences multisensorielles privilégient en effet un encodage plus riche et durable des informations, que les expériences uni sensorielles (lecture seule).
Soyez créatifs !